Le 2 octobre prochain, la marche des paysans sans terre et tribaux habitants les forêts partira de Gwalior pour atteindre Delhi trois semaines plus tard - 350 Kms.
Ils réclament la mise en place d'une véritable réforme agraire qui leur donne accès à la terre, à l'eau, à des conditions de vie décentes.
Par ex, l'accaparement des terres (par l'Etat, par les firmes multinationales) a entraîné le déplacement de 60 millions d'autochtones.
Cette marche est coordonnée par Ekta Parishad, un mouvement populaire indien non-violent travaillant sur le droit à la terre.
DEPUIS 1 AN, du Sud au Nord de l'Inde …
De la Jan Samwad Yatra à Jan Satyagraha
Après avoir couvert environ 80 000 km à travers 24 Etats et 350 districts, la Jan Samwad Yatra, qui avait pris la route il y a près d’un an, le 2 Octobre 2011 à Kanyakumari, atteindra sa dernière destination, Jhansi (Madhya Pradesh), le 18 septembre. Par les autoroutes bien lisses ou les chemins cahoteux, les yatris sont allés chaque jours à la rencontre de celles et ceux qui luttent pour leurs droits. Ils ont rencontré les groupes d’opposants à la centrale nucléaire de Koodankulam (Tamil Nadu), les villageois d’Allapad (Kerala) qui attendent toujours l’aide pour se réinstaller suite au tsunami de 2004, les communautés de pêcheurs du lac de Chilka (Orissa), qui perdent accès au lac à cause des cultures de crevettes, les « tea tribes » d’Assam, qui luttent pour de meilleures conditions de travail dans les plantations de thé, les habitants des bidonvilles qui demandent le droit à un logement adéquat, et partout, des personnes expulsées de leurs terres.
Tout au long de l’année, les yatris ont rencontré des personnes souffrant de divers problèmes et essayant de les résoudre. Parmi elles, plusieurs ont mené des batailles victorieuses : les gens de Plachimada (Kerala) ont expulsé une usine Coca-Cola qui épuisait toutes les ressources d’eau de la région ; les femmes de Khairatkala (Maharashtra), conscientes du fait que l’alcoolisme représentait une menace pour leur village, ont fait fermer le magasin d’alcool ; les habitants des abords des rivières Koel et Karo (Jharkhand) ont empêché un projet de barrage qui aurait englouti leurs terres, etc. Il y a de nombreux exemples montrant comment l’action non-violente peut–être un moyen efficace pour assurer la justice et apporter un changement positif dans la vie des gens. Après un an de discussion, d’analyse et de mobilisation, il est donc temps de marcher !
(extrait de Ekta Parishad News, sept 2012)
Un mot du leader d'Ekta Parishad avant la marche.
J’ai appris par Altaï qu’il y aurait une édition spéciale de la newsletter mi-septembre. Je suis tenté d’en profiter pour saluer tous nos amis à travers cette newsletter car pendant la fin du mois de septembre et en octobre je serais très occupé. Pour le moment, l’équipe de Jan Satyagraha est engagée dans la coordination de trois aspects.
Je suis directement engagé dans la yatra d’un an. Dans la dernière partie de cette yatra, nous voyageons en Uttar Pradesh. Nous avons terminé la partie Ouest de l’Uttar Pradesh et allons couvrir tous les autres districts avant l’arrêt final à Jhansi. La réponse en Uttar Pradesh est très bonne.
Les média sont positifs et généralement les gens tiennent à soutenir la yatra. Comme vous le savez, la marche Jan Satyagraha passera par le Madhya Pradesh, le Rajasthan, l’Uttar Pradesh et l’Haryana avant d’entrer dans Delhi. Nous serons sur les routes d’Uttar Pradesh pendant 10 jours, il est donc très important d’avoir le soutien des paysans, des intellectuels et des médias de cet Etat.
Ransingh ji et son équipe s’occupent de toutes les questions de logistique. Ecouter Ransingh parler en détails de l’organisation (nourriture, santé, transports, hygiène, eau…) est stupéfiant. Avec des ressources très limitées, il doit prévoir chaque détail.
Il collecte des céréales dans les villages. Au moment où j’écris cette note, nous sommes loin d’avoir tout le nécessaire pour nourrir 100 000 personnes. Il est possible que la marche commence avec 50 000 personnes pour atteindre le nombre de 100 000 au cours du mois.
Le nombre de trains disponibles depuis différentes directions ne sera sans doute pas suffisant pour amener autant de personnes à Gwalior le 2 octobre. Toutes ces questions occupent l’esprit de Ransingh et de son équipe.
Le troisième aspect concerne le dialogue avec l’Etat, les médias, etc… et est pris en main par Ramesh et Aneesh. Je me suis rendu à Delhi pour une réunion avec la Commission au Plan de l’Inde. D’autres fenêtres de dialogue s’ouvrent lentement. Il est trop tôt pour dire quoi que ce soit sur la façon dont le gouvernement répondra à Jan Satyagraha.
J’espère que d’ici l’arrivée de notre marche à Delhi, le gouvernement sera en position d’offrir quelque chose de concret. Jill et Ravi travaillent quant à eux sur le projet mondial avec le soutien d’Ekta Europe, et cherchent à ce qu’il y ait de nombreuses actions parallèles de soutien dans d’autres parties du monde.
Je veux vous remercier du fond de mon coeur pour tout ce que vous avez ou allez faire dans les prochains jours pour aider des millions de personnes marginalisées à travers Jan Satyagraha. Je resterai reconnaissant de tout ce que vous avez fait pour nous. Je vous parlerai de nouveau après Jan Satyagraha et j’espère que j’aurai de nombreuses nouvelles intéressantes et positives à partager avec vous.
Solidairement,
PV Rajagopal
(extrait de Ekta Parishad News, sept 2012)